Adopté depuis février 2022 par la totalité des pays d’Afrique, le protocole historique à la charte africaine des droits de l’Homme et des peuples relatif aux droits des citoyens à la protection et à la sécurité sociales n’est ratifié par aucun pays et mis en œuvre. Au Togo, les acteurs/bénéficiaires veulent pousser le gouvernement à franchir ce pas décisif. Dans cette perspective, la Plateforme africaine pour la protection sociale (APSP) à travers sa représentation locale l’Ong Semons en Afrique et en collaboration avec la Confédération syndicale internationale a organisé, ce mardi 12 septembre à l’hôtel King Salomon Garden (ex-Ahodikpè), une rencontre d’information et de sensibilisation à leur endroit.
« Ce protocole est un document important adopté par les 54 pays de l’Afrique depuis février 2022 par les chefs d’Etat. Plus d’un an plus tard, aucun Etat ne l’a ratifié. C’est pourquoi la Plateforme africaine pour la protection sociale ayant une de ses branches au Togo a pris sur elle d’informer, de sensibiliser et de faire comprendre à tous les acteurs le bien-fondé de ce protocole pour qu’ensemble, nous nous mobilisions pour que les décideurs puissent donc procéder rapidement à la ratification », a confié à la presse Dr Ghislaine Saïzonou épse Broohm, présidente du Conseil d’administration de l’Ong Semons en Afrique, et de donner des détails sur l’utilité de ce protocole.
«Dans ce document, au lieu de parler de personne, on parle de citoyen. Cela veut dire que où que vous soyez, si nos pays africains décident de ratifier ce protocole, en tant qu’Africain, vous allez bénéficier de la protection sociale au même titre que ceux qui ont la nationalité de ce pays (…) C’est un document dont les articles prennent en compte les travailleurs de l’économie informelle, les femmes, les jeunes, les personnes âgées, les handicapés, les travailleurs des services publics. Ce protocole touche également les secteurs comme le monde rural, fait des propositions et engage les Etats à trouver des moyens endogènes pour financer des systèmes et programmes de protection sociale», a-t-elle exalté, parlant d’une définition de la protection sociale ayant pris en compte les leçons tirées de la crise sanitaire de la Covid-19.
La centaine, les participants dont des représentants des sept centrales syndicales du Togo, les acteurs de l’économie informelle, les personnes âgées, celles vivant avec des handicaps, les acteurs du monde rural, des fédérations des Ong, mais aussi des ministères clés comme ceux de la Fonction publique et du Travail, de l’Accès universel aux soins, du Développement à la base, de l’Action sociale et surtout des parlementaires, entre autres, ont été entretenus sur ledit protocole et l’agenda social 2063 de l’Union africaine, leur rôle pour la ratification par les Etats membres, la politique nationale de protection sociale…
La rencontre aura, in fine, permis de renforcer la capacité des participants à influencer le processus de prise de décision grâce à des positions conjointes de préparation et de plaidoyer au niveau national pour la ratification et la mise en œuvre du protocole de l’UA sur la protection sociale et la sécurité sociale, de les sensibiliser sur « la nécessité d’aider le gouvernement togolais à ratifier » ledit document et le mettre en œuvre.