La Dynamique Mgr Kpodzro (DMK) n’entend plus faire les choses comme avant, dans son combat pour la vérité des urnes de l’élection présidentielle du 22 février 2020 dont elle continue de réclamer la victoire et la lutte générale pour le changement au Togo. Elle veut allier désormais diplomatie et mobilisation populaire, «intensifier les actions diplomatiques, mais aussi la mobilisation en attendant que le contexte se prête à ce que le peuple manifeste de manière très forte ». Le voile a été levé sur cette nouvelle stratégie au cours d’une conférence de presse tenant lieu de rentrée politique organisée par le regroupement politique mercredi 27 octobre au Centre d’études sociales pour l’apostolat des laïcs (CESAL).
« L’axe diplomatique est un axe important du combat que mène la DMK (…) La DMK a mené d’intenses activités diplomatiques cherchant à prendre des contacts (…) Nous sommes convaincus que dans les jours à venir, vous allez voir que nos actions diplomatiques vont porter leurs fruits. Nous en avons déjà des indicateurs (…) Il y a d’autres choses dans le pipeline », a déclaré la Coordinatrice Générale Mme Brigitte Adjamagbo-Johnson au cours de cette sortie qui d’ailleurs, a indiqué le regroupement politique dans sa déclaration liminaire, fait suite à « un temps d’observation et d’intenses actions diplomatiques et de lobbying ». « Naturellement les contacts vont se poursuivre », a-t-elle annoncé, convaincue que les actions diplomatiques ne doivent pas être négligées : « C’est ce que le régime utilise aussi contre nous. Il a une capacité d’influencer les acteurs au sein de la communauté internationale et les moyens qu’il faut pour convaincre les gens (…) Avec les petits moyens que nous avons, nous devons poursuivre les actions diplomatiques et le réseautage au niveau international et au niveau africain pour que notre cause soit mieux entendue et défendue », a annoncé Mme Adjamagbo-Johnson.
En dehors de la diplomatie, « ce qu’il y a à faire et que nous allons intensifier à partir de ce moment, c’est la mobilisation systématique. C’est vrai que jusqu’ici nous allions à l’intérieur du pays, nous mobilisions (…) Nous allons nous montrer plus intelligents en nous réorganisant et en réorganisant notre communication de manière à ce qu’au fin fond des villages, les populations puissent avoir les informations qui vont contribuer à les renforcer, déterminer davantage à poursuivre la lutte dans le bon sens et à ne pas l’arrêter », a poursuivi la Coordinatrice Générale. Et c’est justement dans cette dynamique de réorganisation de la lutte qu’il a été annoncé séance tenante la nomination de Naboudja Buraïma comme porte-parole officiel de la DMK.
Cette sortie fait également suite à la manifestation ayant vu Mgr Philippe Fanoko Kpodzro manifester devant le Parlement français et attirer l’attention du monde sur la crise politique au Togo née de la présidentielle du 22 février 2020. Le regroupement politique a tenu à rassurer le peuple sur sa détermination à poursuivre la lutte et appelle les Togolais des diverses couches sociales à « s’inspirer de l’intrépidité du patriarche de la Nation Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, un vieillard de 92 ans », «se mobiliser comme un seul homme pour soutenir la réclamation de la victoire du peuple portée par la DMK et exprimée dans le mémorandum remis à l’Union Européenne ». « Une solution politique doit être trouvée pour concrétiser l’alternance décidée par les Togolais en ce jour historique du 22 février 2020. C’est la seule issue pour éviter à notre pays des surprises désagréables que nul ne souhaite », croit dur comme fer la DMK.
C’était aussi l’occasion pour la Dynamique revenir sur divers sujets brûlants de l’actualité au Togo, tant sur le plan politique que social et économique. Discussions au sein de la Concertation nationale entre acteurs politiques (CNAP), lois consécutives votées, visite du Président turc Recep Tayyip Erdogan au Togo, prorogation de l’état d’urgence sanitaire, gestion même de la Covid-19, respect des droits de l’Homme, impunité dans l’affaire de l’assassinat de Toussaint Madjoulba, cas des exilés politiques dont Agbeyomé Kodjo, Mgr Kpodzro, Tikpi Atchadam, François Boko et autres, détenus politiques, persécution des journalistes critiques, esclavagisme déguisé dans les entreprises de la zone franche (cas de mèche Amina), crimes économiques, « Pétrolegate », décès de la parturiente Ornella Laine, reddition de compte des fonds mobilisés, non-respect des engagements sociaux par le pouvoir, le regroupement politique aura tout dit, et de lancer le tocsin : « Ça suffit, ça doit changer maintenant ! La souveraineté du peuple togolais doit être respectée !».