Les choses se précisent pour le retour de Laurent Gbagbo en Côte d’Ivoire. L’entourage de l’ancien Président et le premier cercle du régime d’Alassane Ouattara, en discussions depuis un moment, seraient parvenus à un accord. Les dernières précisions sont rapportées par Africa Intelligence sous le titre « Gbagbo à Abidjan en juin et en catimini », dans sa parution de ce jeudi 27 mai 2021.
A en croire le confrère, les négociations entre le camp de Laurent Gbagbo et le régime d’ADO dirigées par le Premier ministre Patrick Achi auraient duré deux mois. « Les termes de l’accord, validé par les deux parties prévoient le retour de Laurent Gbagbo avant la fin du mois de juin », lit-on. Dans cette perspective, le Directeur de Cabinet de l’ancien Président, Narcisse Kuyo Téa devrait arriver à Abidjan le 7 juin prochain pour « régler les derniers détails ».
Contrairement aux attentes de son entourage, Gbagbo n’aura pas droit à un accueil populaire. Un comité d’accueil dirigé par l’ancien ministre du Pétrole et cadre du Front populaire ivoirien (FPI) Léon Emmanuel Monnet et comprenant aussi des proches de l’ancien Président Henri Konan Bédié s’employait à préparer ce retour dans une ambiance populaire et essayait d’impliquer le Sénégalais Macky Sall pour convaincre le pouvoir d’Abidjan d’autoriser l’accueil populaire, en vain. « Les autorités ivoiriennes craignent des débordements, voire des affrontements entre associations de victimes, proches du parti présidentiel Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) et partisans de Laurent Gbagbo », rapporte Africa Intelligence.
Seule une poignée de membres du premier cercle de Laurent Gbagbo est autorisée à l’accueillir au pavillon présidentiel de l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. Et ce sera sans Charles Blé Goudé, le leader des « Jeunes Patriotes », mais avec l’actuelle compagne de l’ancien Président ivoirien, Nadiani Bamba alias « Nady », qui a joué un rôle central dans les négociations avec le régime d’Abidjan et leur fils David al Rais Gbagbo.
A en croire les indiscrétions rapportées par le confrère, il y a eu un deal entre les deux parties. Laurent Gbagbo devra bénéficier du traitement réservé aux anciens chefs d’Etat (émolument, sécurité, villa avec personnel, etc.) et même rétroactivement des montants à lui dus depuis 2011. « En échange, Alassane Ouattara a demandé que l’ancien Président s’engage publiquement en faveur de la réconciliation nationale et reste à l’écart de la vie politique ivoirienne ». Si cette discrétion n’est pas respectée, indique Africa Intelligence, cela pourrait « compliquer la levée de la condamnation prononcée contre l’ancien Président en janvier 2018 dans le cadre de l’affaire dite de « casse de la BCEAO ». Les autorités ivoiriennes se sont engagées à annuler cette condamnation, sans conditions de diverses diligences qui, si Gbagbo ne reste pas coi, pourraient se prolonger plus que nécessaire ».