Des organisations de la société civile, habituellement critiques à volonté qui plus est, jeter des fleurs à une entreprise de BTP dans l’exécution d’un chantier d’intérêt public au Togo, cela n’arrive pas souvent. Mais c’est bien ce que viennent de faire l’association NUBUEKE section Adidogomé et son Président Fovi Katakou, à la suite d’une visite hier jeudi, au crédit du contrôle citoyen de l’action publique (CCAP), sur le chantier de réhabilitation de la route de Segbe exécutée par l’Entreprise Bonkoungou Mahamadou et Fils (EBOAMAF).
« Nous avons entendu qu’EBOMAF a débuté les travaux de la construction d’une nouvelle route sur la voie de SEGBE. À 10 h, nous avons souhaité faire une visite éclair d’environ 2km de marche sur la voie pour voir ce qui se passe réellement. Nous sommes surpris par le dynamisme de l’équipe d’EBOMAF. Si EBOMAF maintient le même rythme et en fait plus, d’ici quelques mois cette voie sera livrée », a concédé Fovi Katakou, sur les réseaux sociaux.
Cela peut ressembler, aux yeux de certains, à la flagornerie. Mais venant d’une association et de son responsable pas réputés dans ce registre et plutôt critiques à souhait sur la gouvernance même du Togo – c’est l’activisme de Fovi Katakou qui l’a récemment conduit en prison -, cela ne pourrait être que l’expression d’un ressenti sincère venant du cœur. Témoins vivants de la lenteur caractéristique du chantier de la route d’Aneho exécuté par les sociétés chinoise CRBC et tunisienne SOROUBAT, Fovi Katakou et le club NUBUEKE Adidogome ont tenu à « encourager cet esprit du travail d’EBOMAF » et appeler le gouvernement à mettre à la disposition de cette entreprise les moyens nécessaires pour poursuivre les travaux à ce rythme.
« Nous connaissons le pays dans lequel nous sommes. On débute bien des choses avec de l’énergie et après quelques semaines, c’est la catastrophe. Nous pensons que le ministère des Travaux Publics va faire tout son possible pour que la route Segbe soit livrée à temps et même tôt en mettant à la disposition de l’exécutant des travaux les moyens nécessaires pour un travail efficace et rapide », a souhaité Fovi Katakou.
La seule déception de cette visite éclair, c’est la petitesse de la largeur de la voie qui est en train d’être construite. « Cette voie est empruntée par des poids lourds qui font des aller-retour Ghana-Togo. Et c’est une communauté de Togolais qui emprunte cette voie pour leurs différentes activités. Le maître d’ouvrage nous parlera du problème d’indemnisation des maisons à casser. Il y a 30 ans, ne savons-nous pas qu’une voie va passer par là ? Pourquoi vous avez laissé construire ? », a-t-il déploré, et d’indiquer « qu’une véritable politique d’urbanisation de toutes les régions doit être faite. Ce qui fait que tout le monde va connaître les limites de sa construction par rapport à la voie publique ».
Cette visite au registre du CCAP ne sera pas la dernière de NUBUEKE Adidogome. Fovi Katakou promet qu’ils reviendront.