Des entreprises de construction de route réceptives et réactives aux critiques des populations, ce n’est pas trop commun ou fréquent dans un secteur où l’on est généralement impassible aux observations et/ou interpellations des citoyens. Mais l’une d’elles vient de s’illustrer dans le sens contraire à ce qui semblait constituer l’ADN des comportements dans le domaine, et donc positivement. Il s’agit de l’Entreprise Bonkoungou Mahamadou et Fils (EBOMAF), en charge des travaux d’élargissement de la route Lomé-Kpalimé. C’est plutôt rare pour être souligné.
« Nous venons d’observer des fissurations en trois endroits différents de la route Lomé-Kpalimé en construction : 1-Au niveau de la Banque Atlantique Ave Maria. 2-Assurance Saham (en face). 3-En face de l’Immeuble Kings Way. Nous interpellons le Directeur technique et le contrôleur d’EBOMAF puis l’Etat sur la qualité de la route à nous livrer. Car c’est l’argent des contribuables ». C’est le constat relevé le samedi 1er mai dernier par Fovi Katakou et le Club Nubueke Adidogome sur les travaux de cette route au niveau d’Adidogomé, après une descente sur le terrain.
Par ces écrits publiés sur les réseaux sociaux, le très engagé activiste de la société civile et de l’opposition, souvent l’objet de stigmatisation pour son handicap physique à cause de ses prises de positions dans le débat politique, et son organisation aussi active dans la conscientisation des masses voulaient toucher la conscience des dirigeants d’EBOMAF afin qu’ils procèdent aux corrections idoines. Bien leur en a pris puisque leurs descente sur le terrain et appel, qui s’inscrivent dans une dynamique d’actions désignée sous le vocable de Contrôle citoyen de l’action publique (CCAP), ont eu des échos favorables.
« Le samedi 1er mai, le Club Nubueke Adidogome a constaté des fissurations en trois endroits sur la route Lomé-Kpalimé en construction. Par le devoir du Contrôle citoyen de l’action publique (CCAP), nous avons alerté. Après quelques minutes, nous avons eu le signe que les responsables d’EBOMAF sont allés sur les lieux pour constater les faits. Aujourd’hui (mardi 4 mai 2021, Ndlr), nous sommes partis vérifier. C’est avec satisfaction que nous avons constaté que les travaux sont en train d’être faits sur ces endroits pour corriger le problème », est revenu écrire en guise de témoignage et publier sur les réseaux sociaux Fovi Katakou, le Président du club Nubueke Adidogome, et de saluer « la promptitude » des responsables de l’entreprise.
« Nous, ce que nous voulons, c’est la livraison d’une route de qualité qui doit durer. Car c’est notre argent », a justifié M. Katakou, et d’ajouter : « Nous profitons pour interpeller les autres structures et institutions d’être attentives à nos alertes et de réagir aussi rapidement que possible comme l’a fait la société EBOMAF. Nos actions d’interpellation du CCAP, c’est pour avoir une société où tous les Togolais puissent s’épanouir dans la liberté et la sécurité ».
Les Togolais ont sans doute, à tort ou à raison, mille et un reproches à faire à EBOMAF au sujet des travaux de cette route Lomé-Kpalimé, de lui en vouloir pour les failles ou désagréments causés aux riverains et usagers. Elle est loin d’être immaculé et irréprochable, surtout comme entreprise de BTP. Mais cette réaction positive des responsables de la société mérite d’être soulignée et élevée au rang d’exemple pour les autres entreprises exécutant des travaux d’utilité publique. Comme quoi, EBOMAF sait (aussi) être à l’écoute des critiques citoyennes et constructives et réagir favorablement…