Structure rassemblant plusieurs organisations du secteur informel à l’échelle mondiale et créée le 14 novembre 2002, Streetnet International a vingt (20) ans ce lundi. A cette occasion, son affiliée au Togo, la Faitière nationale des travailleurs du secteur informel (FAINATRASIT) a célébré ce jubilé de porcelaine à travers une rencontre aux allures festives, mais aussi de réflexion autour de la problématique de la protection sociale des travailleurs du secteur au Togo. Ça s’est passé ce lundi au CESAL. Devant de nombreux acteurs dont des commerçantes/commerçants, artisans…
« Streetnet International a beaucoup fait dans la vie de la FAINATRASIT. Elle se bat énormément pour le secteur informel par des financements, des formations de tous genres. Surtout ces derniers temps, c’est sur la protection sociale pour que les acteurs de l’économie informelle puissent tous en bénéficier », a confié Mme Kozon Badawi, Présidente de la FAINATRASIT, interrogée sur l’importance de Streetnet International et son apport à la faitière qu’elle dirige au Togo.
A la FAINATRASIT, on a profité de cette commémoration pour réfléchir sur la situation des acteurs du secteur informel, notamment la protection sociale. Présentant le thème retenu pour cette célébration, « La protection sociale : quel défi pour les acteurs de l’économie informelle ? », Antoine Ayao Gbandjou, Secrétaire Général de la Fédération des travailleurs du bois et de la construction (FTBC) et membre de la faîtière, a parlé de la problématique, relevé les goulots d’étranglement, les efforts faits, mais aussi exploré des pistes de solutions…
« Au Togo, les acteurs de l’économie informelle qui représentent plus de 70 % de l’activité économique ne disposent d’aucun mécanisme qui les protège », a-t-il regretté, faisant observer que « la protection sociale constitue le socle du développement économique durable pour un pays ». M. Gbandjou reconnait que « ces derniers temps, (il y a) des efforts (qui) sont faits », citant en exemple l’élargissement de l’assurance maladie ; mais il les conçoit comme des « gouttes d’eau dans la mer par rapport à l’ensemble des défis auxquels les acteurs sont confrontés dans l’économie sociale ».
« Nous avons fait des plaidoyers et jusqu’à présent, l’Etat togolais n’arrive pas à statuer sur le cas du secteur informel puisqu’il ne connait pas réellement nos revenus, combien nous gagnons (pour savoir) sur quelle base nous faire ce calcul pour que nous puissions commencer par cotiser », renchérit Mme Kozon Badawi, indiquant que «les discussions sont toujours en cours » et que des plaidoyers seront faits pour l’effectivité de cette protection sociale.
Accidents, logement, faiblesse des ressources financières, ce sont là, entre autres, des problèmes des acteurs du secteur informel, à en croire Ayao Gbandjou…En guise de piste de solution à la problématique de la protection sociale, il suggère, par-dessus tout, la création d’un cadre de discussion.
Partenaire technique et financier de la FAINATRASIT, Streetnet International compte sept cent mille (700 000) membres dans cinquante-quatre (54) à travers le monde où elle a des points focaux. En Afrique, ce sont dix-huit (18) organisations qui y sont affiliées. C’est le Togo qui abrite le siège Afrique de l’ouest.