Les autorités en charge des transports veulent réduire les cas d’accidents de circulation, améliorer la sécurité routière. Et cela passe par une gestion efficiente des données d’accidents. Dans cette perspective, un atelier est organisé ce jeudi, à l’hôtel La Concorde à Lomé, par le ministère des Transports routiers, aériens et ferroviaires, par le biais de la Direction des Transports routiers et ferroviaires. Autour de la thématique « Améliorer la gestion des données de sécurité routière : un appel à l’action ».
« La sécurité des déplacements des personnes et des biens sur nos routes est un sujet très important et le Gouvernement déploie des efforts considérables à cet effet. Cependant, nous constatons avec regret une augmentation chaque année du nombre d’accidents de la circulation. A titre d’exemple, sur les cinq dernières années, l’analyse des données d’accidents de la route publiées par le ministère de la Sécurité et de la Protection civile révèle une augmentation moyenne annuelle de 8 % de cas d’accidents de la circulation, 4 % du nombre de tués et 6 % du nombre de blessés. Ces cas d’accidents ont impliqué 44 389 véhicules dont 63 % de motos (2 et 3 roues), 29 % de véhicules légers et 8 % de poids lourds ».
Tel est le constat relevé par le ministre des Transports routiers, aériens et ferroviaires Affo Atcha-Dedji mettant en exergue la récurrence des accidents de la circulation et les dégâts occasionnés. « Cependant, ces statistiques ne prennent pas en compte les victimes d’accidents décédées dans un délai de 30 jours après l’accident et sont loin d’être complètes pour répondre aux exigences internationales en matière d’indicateurs de la sécurité routière. Cette situation est révélatrice des difficultés auxquelles est confronté le secteur, notamment l’absence d’un outil intégré de collecte, de traitement et d’analyse des données d’accidents de la route, l’une des faiblesses soulignées dans le document de la Politique nationale des Transports pour la période 2016-2020 », a souligné l’officiel sur la problématique au centre de l’organisation de cet atelier.
C’est pour plancher là-dessus et trouver des solutions que cette rencontre est organisée. Il s’agit d’abord de faire l’état des lieux du système de collecte des données, diagnostiquer les causes des accidents…« Il faut voir les causes réelles des accidents, les différents points noirs et les mesures à prendre pour ne serait-ce que baisser les chiffres des cas d’accidents (…) Pour engager des actions rigoureuses, il faut quand même savoir les facteurs réels des accidents. Des recommandations seront faites pour voir comment on peut améliorer le système de collecte. Nous sommes à l’ère du numérique, nous pensons également à digitaliser la collecte des données sur le terrain, voire géolocaliser les accidents pour détecter les points noirs et savoir les mesures correctives à apporter », a détaillé Tadjudini Dermane, Directeur de la Direction des Transports routiers et ferroviaires.
Regroupant les acteurs des structures intervenant dans le domaine de la sécurité routière ou des transports en général dont des syndicalistes, responsables d’associations, représentants des sociétés d’assurance, acteurs publics, la rencontre vise à explorer les voies et moyens pour améliorer la gestion des données d’accidents et, par ricochet, la sécurité routière. « La sécurité routière ne saurait être une affaire du Gouvernement seul, chaque usager est appelé à jouer sa partition », croit fermement le ministre des Transports routiers, aériens et ferroviaires. Il est attendu, in fine, la mise en place d’un système d’information sur les accidents de la circulation routière, gage d’une meilleure gestion de la sécurité routière au Togo.