Il n’y a pas eu de miracle à la Cour constitutionnelle le mardi 4 mars. Aboudou Assouma et ses collègues ont simplement confirmé la réélection du « Messi » du Togo, avec 70,78 % des suffrages. Au grand dam du candidat du « Saint Esprit » et de ses soutiens. La Cour constitutionnelle a juste corrigé les aberrations arithmétiques de la CENI dignes du plus toto (paresseux) des élèves de CE1 B ayant donné 72,36 % des suffrages au « champion ».
Cette victoire justement lui aurait valu les félicitations du PM Komi Klassou et ses ministres lors du tout premier conseil des ministres tenu jeudi dernier. On ignore s’ils ont eu le courage de lui demander son secret, la magie qu’il a faite pour se retrouver avec 70,78 % des suffrages et surtout bénéficier des votes en sa faveur dans des bureaux ou centres à plus de 100 % des suffrages.
Accusé d’avoir fabriqué des bulletins de vote automatiques, sortis de son imprimerie prévotés Faure Gnassingbé, Razaki Olofindji Babatundé met ses dix doigts au feu et nie. Le patron de l’imprimerie Tunde dit que jamais de la vie, il n’a édité des bulletins comme ça et demande même à ses détracteurs d’apporter la preuve de son innocence, plutôt de sa culpabilité, avec un constat d’huissier de justice. A l’en croire, il est blanc comme neige. Bon Dieu, qu’est-ce que nous avons fait aux Béninois ? Si ce n’est pas Clément Aganahi, si ce n’est pas Reckya Madougou, c’est Razaki Olofindji Babatundé. Tout ça la va finir un jour si « Faure-vi » le veut, pardon, Baba God le veut !
Des dirigeants qui félicitent leurs collègues pour leur élection, c’est la routine. Mais que serait la victoire de Faure Gnassingbé à l’élection du 22 février dernier sans félicitations de ses collègues chefs d’Etat ? Tel président lui a adressé ses félicitations pour sa réélection, tel autre l’a fait…C’est ce que les caisses de résonance du pouvoir ont rapporté de toute la semaine. Pour rappel, c’est Paul « Billard », le vieux « dictacrate » de la République très très démocratique du Cameroun qui a été le premier à le congratuler. C’est un décompte même qui est fait minute par minute des courriers de félicitations qui arrivent. On en serait à une douzaine.
Le « Président élu » n’abdique pas, et on ne devrait pas compter sur lui pour le faire de si tôt. Agbéyomé Kodjo est décidé à arracher sa victoire qu’on lui a braquée en plein jour et l’exercer. Ainsi il a nommé son Premier ministre, en la personne d’Antoine Koffi Nadjombé. A situation exceptionnelle, solution exceptionnelle. Pour ceux qui ne le savent pas, le PM nommé est un…karatéka, ceinture noire de tae-kwondo. Ses ministres et ceux qui ont volé la victoire de son patron sont avertis. Et dans son tout premier discours, le gars a demandé à Faure Gnassingbé de négocier son départ, sinon…
Un malheur n’arrive jamais seul. Alors que les Togolais n’ont pas encore fini de pleurer le braquage électoral dont ils sont victimes, voyant leur victoire et l’alternance leur filer une fois de plus entre les doigts, le coronavirus vient leur corser la vie. C’est le gouvernement même qui l’a annoncé. Cela n’arrive pas souvent de voir les « gouvernards » dire la vérité, et donc on se demande ce qui n’a pas marché pour qu’ils décident subitement d’être transparent avec cette maladie. A propos, le coronavirus a vu tous les pays du « continent de merde », et c’est sur nous pauvre Togo qu’il a posé ses yeux ? Non, ce n’est pas élégant de sa part !
Un autre virus sévit. A côté du coronavirus, il y a le virus de la grève. Après les enseignants de l’université de Lomé à qui Kokoroko veut diminuer les salaires alors qu’ils en veulent plus, ce sont les agents de la COOPEC Solidarité qui veulent débrayer durant trois jours, pour exprimer leur courroux face aux agissements du PCA (Président du conseil d’administration). A cause d’un seul individu donc, les clients qui n’ont même jamais vu la tronche de ce PCA, vont serrer la ceinture durant les trois jours.
Le Togo et les flux illicites, c’est décidément une histoire d’amour qui n’est pas près de s’arrêter. Le pays s’était déjà illustré dans de nombreux rapports, reconnu comme premier sans deuxième dans le domaine. Le nom d’un Premier ministre qui aime bien le bic – suivez nos regards – avait même été cité là-dedans. Mais le pays n’entend pas se laisser doubler dans le domaine. La minorité a ainsi renforcé ses capacités en la matière pour garder sa place d’honneur. Comme le dit l’adage, il faut s’identifier à quelque chose que de ne s’identifier à rien du tout.
Ivoirien n’est pas sérieux, mais alors pas du tout. Alassane Dramane Ouattara l’a encore prouvé jeudi passé. Alors qu’il est venu ici en 2015, en compagnie de John Mahama, encourager notre « Messi » national à accaparer le 3e mandat, ce qui a suscité le braquage électoral de Taffa Tabiou à l’époque et lui a donné goût à capter un quatrième la fois passée, voilà ADO qui vient gaillardement dire que lui, il ne va pas « manger » le troisième mandat. Si ce n’est pas sorcellerie politique ça, c’est quoi alors ?