La semaine a été occupée évidemment par l’après-proclamation de la victoire du siècle pour le « Messi » togolais. Crédité d’un chiffre record de 72,36 % des suffrages, après qu’il a été rudement contesté par les populations, Faure Gnassingbé et son régime ont visiblement du mal à démontrer cette victoire éclatante (sic).
Au sujet de ce triomphe « goliathien », les fameux observateurs internationaux ont encore servi leur refrain légendaire, les quelques dysfonctionnements constatés ça et là ne sont pas de nature à entacher la régularité du scrutin, et surtout validé les résultats tels que proclamés par la CENI. Mais voilà, ils auront été « ivoiriens », n’ont rien vu. En tout cas, ils ont vu ce qu’ils ont voulu voir et n’ont pas vu ce qu’ils devraient voir. L’essentiel pour eux, c’était de prendre leur dû.
Il était déjà une icône, mais le régime a encore fait de lui une super star durant la semaine. Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, plus de 90 ans, a été appréhendé gentiment vendredi dernier au sortir des échanges à l’ambassade des Etats-Unis et à la Délégation de l’Union Européenne par les corps habillés et déposé à son domicile où il lui est fait injonction de ne plus en sortir ou même recevoir de visite. Une façon de l’empêcher d’emmerder le « champion » triomphant à 72,36 % des suffrages qui a du mal à jouir de cette victoire.
Ce même jour, la soldatesque a renoué avec ce qu’elle sait faire le mieux, réprimer sans pitié les anti-Faure. Après avoir montré leur talent à zigouiller les enfants inoffensifs et aux mains nues, les corps habillés ont montré une autre facette de leur génie : tirer des grenades lacrymogènes sur des personnes du 3e âge sorties à l’appel de leur major général Mgr Kpodzro, pour réclamer la victoire d’Agbeyome Kodjo qui allait assurer un avenir radieux à leurs petits-fils. Baba God les voit, mais ne dit rien.
Le Prof Togoata Apedoh-Amah a encore promené sa faux au lendemain de l’élection présidentielle du siècle. Dans une tribune sur les résultats signés Tchambakou Ayassor, il a encore corrigé les participationnistes du côté de l’opposition, avec le style et les termes piquants qu’on lui connait.
A part Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, s’il y a bien un homme que le pouvoir aurait souhaité qu’il n’ait pas vu le jour, du moins sur la planète Terre, c’est bien Éric Stromayer. L’ambassadeur des Etats-Unis au Togo a versé du sable dans l’atieke de Faure Gnassingbé et de la minorité pilleuse par un communiqué rabat-joie, tellement que la douceur de la victoire à l’élection à huis clos a pris un goût acide et même amer.
Comme si cet uppercut ne suffisait pas, c’est un ancien Secrétaire d’État aux Affaires africaines qui est venu donner un K.O. Même si le pouvoir est encore chancelant et tient debout. Herman Cohen est allé plus loin jusqu’à requérir un recomptage des voix, et sous observation internationale. Non content d’avoir suffisamment fait du mal au « Messi », il revient dans un nouveau tweet laisser celui qui a engrangé 72,36 % des voix pour féliciter l’autre qui a récolté 18 virgule quelque chose % et qu’il considère comme le Président de la République élu. Si ce n’est pas sorcellerie, c’est quoi ?
Cette semaine finissante ne peut pas être faite que de palabre électoral. Les agents de Togocom ont voulu éviter le jeu blanc en annonçant une grève en guise d’accueil pour les Togolais Malgaches qui ont acheté Togocom. Ils veulent ainsi imiter les universitaires qui observaient une semaine entière de débrayage. Mais le plus militant des présidents de l’Université de Lomé n’en a cure.