C’est le travail qui va libérer le Noir, croit fermement Togbui Dagban-Ayivon. En conférence de presse de lancement d’un projet concocté pour l’éveil des consciences des Noirs, à l’occasion de l’anniversaire du décès de Bob Marley le 11 mai dernier, il y a insisté.
« Sachez qu’un seul travail ou job ne nous amènera pas à nous libérer. Réfléchissez-y plus longtemps. Les Blancs là-bas travaillent 16 heures par jour », a fait observer le chef quartier d’Adakpamé, déplorant que « nous nous travaillons uniquement 8 heures par jour (…) Et nos structures institutionnelles sont également bâties sur ça. ». « Comment on peut rattraper ces gens et ensuite les dépasser ? », s’est-il interrogé.
Togbui Dagban-Ayivon est revenu sur la situation de forçat des Togolais ou en général des Noirs en Occident. « Nos frères sont mis en esclavage là-bas, 16 heures par jour. Tu as le travail principal, tu sors, tu as quelques heures pour te reposer, tu vas au job avant de retourner à ton travail le lendemain. C’est comme ça qu’on les épuise et nous croyons qu’ils sont au paradis. Non ! », a-t-il pesté. « Si vous voyez comment ils se décarcassent, vous aurez pitié. Et si ce monsieur vous envoie 10 000 F, remerciez-le », en a appelé Togbui Dagban-Ayivon.
Convaincu que seul le travail va libérer le Noir, il l’y convie résolument, même les dimanches à la place de la messe. « Nous travaillons uniquement un tiers de la journée, 5 jours sur 7 et nous disons le 7e jour, c’est pour Dieu. Quel Dieu ? Refusez d’aller à l’église, allez faire votre travail pour voir si vous allez en mourir ou si quelqu’un va vous demander des comptes», a-t-il conseillé.