Ce mercredi 11 mai 2022, est célébré le 31e anniversaire du décès de Bob Marley. Occasion ou plutôt prétexte pour certains de verser dans la consommation de la drogue et autres stupéfiants. Loin de cette conception triviale, un chef traditionnel voit en l’artiste, non un drogué comme il est dépeint, mais un prophète ayant prédit dans ses chansons les maux de la société et veut organiser des activités d’éveil de conscience des noirs autour des messages véhiculés. Lui, c’est Togbui Dagban-Ayivon, chef du quartier d’Adakpamé. Il a levé le voile sur son projet ce jour, au cours d’une conférence de presse à Bè-Beach à Lomé.
« Jour symbolique, jour mémorable de la mort du prophète Bob Marley », c’est ainsi que le chef coutumier conçoit le 11 mai parce que, croit-il dur comme fer, « si vous visitez ses chansons et les messages, vous comprendriez qu’il avait déjà tout dit sur l’éveil des consciences des peuples africains ». Et de la consacrer solennellement « journée d’éveil de conscience des peuples noirs ». Ce n’est donc pas la personne de Bob Marley qui est célébrée, mais les messages de ses morceaux dénonçant l’injustice, appelant à l’éveil des consciences…« Ce sont des prophètes, mais ils ont été persécutés (…) taxés de drogués, de bandits », a-t-il déploré, faisant allusion à Bob Marley et ses suiveurs.
C’est en fait une série d’événements qui est prévue dans cette dynamique d’éveil des consciences des noirs. La principale activité annoncée, ce sont les causeries-débats prévues sur les messages des chansons de l’artiste éploré. La toute première devrait avoir lieu aujourd’hui, mais elle a été ajournée et repoussée au 8 juin prochain, jour de Pentecôte, à cause des concerts d’affilée organisés dès ce mercredi par l’association Peace Forever, partenaire du projet de Togbui Dagban-Ayivon. Particularité de ces causeries-débats, elles se dérouleront dans une ambiance festive autour des chansons de Bob Marley.
Vue de l’assistance
La présente conférence de presse se veut donc de lancement de ces causeries-débats. Elles sont censées être meublées de projection de messages des chansons de la vedette jamaïcaine, de décorticage de ses pensées, des échanges autour des réalités de nos sociétés. Ouvertes à tout le monde, ces causeries-débats, l’initiateur les veut populaires, « des séances d’échanges nourries par des idées antagonistes pour qu’enfin nous ayons un courant ». Il entend à partir de là « développer un courant de pensée, de comportement ». « Il faut que le Togolais aujourd’hui se montre instruit, pas à la manière des colons, mais imbu des réalités du terroir, mais aussi occidentales », souhaite-t-il.
Cette initiative transcende les frontières togolaises et son auteur se pose simplement comme un panafricain et défenseur des peuples noirs, particulièrement africains. « On nous couve dans l’obscurantisme », « On nous a endoctrinés dans le néant », « Ils sont en train de nous exterminer à petit feu », a-t-il fustigé, se dressant farouchement contre cet endoctrinement aussi bien par la religion que par l’école et autres pratiques occidentales. Il se dit «fâché contre l’impérialisme et la passivité » des peuples noirs face à ces fléaux.
Sommes-nous indépendants ? Des hommes libres ? Avons-nous des droits fondamentaux, sociaux, citoyens à faire valoir ? Ce sont là des questions existentielles posées par le chef traditionnel. « On nous a toujours mentis. Aujourd’hui on est en train d’empoisonner notre environnement agricole. Nous ne mangeons que des produits nocifs. Mais nous sous sommes tus (…) Jusqu’à quand allons-nous rester inactifs ? », a dénoncé Togbui Dagban-Ayivon, et de conseiller : « On doit s’éveiller et éveiller les autres pour que nous puissions nous libérer ».
Auteur, compositeur, interprète et musicien jamaïcain, Robert Nesta Marley alias Bob Marley, né le 6 février 1945 et mort le 11 mai 1981 d’un cancer, est auteur de plusieurs morceaux dont Redemption Song, Stand-up, Zion Train, One love. Des morceaux ayant traversé le temps.
