Les Amis de la Terre-Togo veulent participer à l’avènement d’une transition énergétique juste au Togo. Dans cette perspective, l’Ong de protection de l’environnement et de promotion du développement durable joue sa partition, avec l’organisation d’un atelier de formation sur la problématique à l’endroit des communautés victimes de l’érosion côtière, des acteurs et parties prenantes du processus enclenché au Togo. C’était ce jeudi 30 mars, à la salle de l’OCDI au CESAL.
« De nos jours, l’urgence climatique demande à ce que des actions soient menées pour qu’on change de paradigme. Changer de paradigme, c’est quitter l’ancien système énergétique pour aller vers un nouveau non polluant. C’est dans ce souci que nous organisons aujourd’hui cette rencontre (…) L’idée, c’est de discuter des conséquences des énergies fossiles sur le climat avec les communautés impactées par l’exploration du pétrole et aussi discuter des avantages des énergies renouvelables et faire adopter un mouvement de transition énergétique juste », justifie Ekue Assem, chargé de projet à l’Ong Les Amis de la Terre-Togo.
Pourquoi est-il nécessaire d’aller vers les énergies renouvelables ? « Il est important de quitter le système énergétique polluant parce que c’est la source principale du changement climatique (…), ces énergies fossiles sont des émetteurs de gaz à effet de serre qui exacerbent les changements climatiques dont nous en connaissons les conséquences», explique M. Assem, évoquant en illustration la survenue en Afrique centrale du cyclone Freddy…
Quelles pratiques, méthodes, voies faut-il adopter pour aller à une transition énergétique juste ? C’est la question légitime triturant les méninges des acteurs et constituant le défi majeur à relever qui a guidé les travaux de cet atelier visant à discuter des conséquences des énergies fossiles sur le climat et les communautés, des avantages des énergies renouvelables ainsi que de la nécessité d’adopter et de promouvoir une transition énergétique juste au Togo.
D’une manière spécifique, la rencontre vise à conscientiser davantage les communautés affectées par l’exploration du pétrole et l’érosion côtière, les médias, et, par ricochet, le public en général sur les impacts négatifs des énergies fossiles, sur les énergies renouvelables et la transition énergétique juste ; créer un mouvement dédié à la promotion des énergies renouvelables, en incitant les décideurs à abandonner les énergies fossiles et aller à la transition énergétique juste au Togo.
Le concept de transition énergétique juste renvoie à la prise en compte des droits des travailleurs du secteur des énergies fossiles dans la dynamique de migration vers les énergies renouvelables. « Il faut songer à créer des emplois verts, former ces gens qui sont dans l’énergie fossile aux nouvelles technologies des énergies renouvelables ; il ne faut pas qu’ils soient laissés sur le carreau », a indiqué Ekue Assem.
Les participants à cet atelier, communautés affectées par l’érosion côtière, acteurs de la société civile et des médias…ont été entretenus sur des thématiques portant sur la politique d’intégration du genre dans l’accès à l’énergie (2018) et sa déclinaison dans le Plan d’action national 2020-2024 et points d’éclairage sur le projet Tinga ; la transition énergétique : les raisons et comment y parvenir et l’impératif de la transition énergétique et le paradoxe de la batterie.
A cette occasion, des représentants des localités affectées par l’érosion côtière dont Doevikope, Gbetsogbe, Devikinme ont témoigné des effets du phénomène, insistant sur l’accentuation du phénomène par les travaux de LCT et la construction du 3e quai, exprimé des grincements de dents sur les travaux du projet WACA, entre autres. Des recommandations sont censées être formulées au terme des travaux. Et à l’Ong Les Amis de la Terre-Togo, on compte, par exemple, exhorter le gouvernement togolais à « ne pas aller à l’exploitation du pétrole au Togo, mais plutôt aller vers les énergies renouvelables comme la centrale solaire de Blitta dont l’extension a été inaugurée il y a quelques jours par le chef de l’Etat ».