Pourquoi est-il si difficile de dégager le Président Shérif Aklisso Amah au cours d’un congrès ? Pourquoi le débat de la mauvaise gestion n’est pas posé à un congrès ou à une assemblée générale extraordinaire ? Ces questions ont été posées par les journalistes aux transporteurs membres de l’Union nationale des transporteurs routiers du Togo (UNATROT), mardi dernier au cours de leur conférence, devant leurs complaintes sur la mauvaise gestion et les traitements subis, surtout qu’ils disent que les délégués sont en place depuis une vingtaine d’années et le Président depuis neuf (09) ans au moins refuserait de convoquer les assises idoines pour le renouvellement du bureau. L’alternative est généralement offerte aux syndicalistes de provoquer les assises idoines avec le quorum nécessaire indiqué par les statuts et le tour est joué. Mais en réalité, à l’UNATROT, la crise a justement pour socle un problème statutaire.
« Il n’y a pas de mécanisme pour les membres actifs mêmes de dire : allons au congrès, à l’assemblée générale. Les textes donnent droit au Bureau Directeur et aux délégués, les deux tiers (2/3), de convoquer le congrès ou l’assemblée générale. Comme aller au congrès ou à l’assemblée générale pour modifier les textes ne les arrange, ils ne croient pas devoir aller à une quelconque assise pour modifier les textes (…) Ce sont ceux-là que les textes n’arrangent pas qui ont fini par utiliser cette méthode de pétition pour crier leur ras-le-bol et dire qu’il faut voir les choses autrement (…) C’est parce que statutairement, les instances qui doivent convoquer ces assises ne le font pas à terme échu, d’une manière ou d’une autre, on fait quelque chose pour dire que l’UNATROT a renouvelé ses instances (…) », a expliqué mardi dernier au cours de la conférence de presse du groupe de frondeurs, Richard Dansrou, consultant et technicien formateur qui assiste les transporteurs dans la résolution de cette crise.
En français facile, il n’y a pas de possibilité offerte aux membres de provoquer un congrès ou une assemblée générale extraordinaire pour débat de la mauvaise gestion du Président ou modifier les textes. « Le congrès se réunit en session ordinaire tous les cinq (05) ans sur convocation du Président ou du Bureau Directeur National », « Un congrès extraordinaire peut être convoqué par le Bureau Directeur National à la demande des 2/3 des membres du Bureau des sections et des 2/3 des membres du Bureau Directeur National », ainsi sont libellés les articles 14 et 15 des statuts de l’UNATROT qui régissent l’organisation d’un congrès, issus de la révision des textes fondamentaux effectuée le 9 septembre 2014 à Atakpamé au cours d’une assemblée générale extraordinaire. Les articles 18 et 19 qui encadrent la convocation et la tenue d’une assemblée générale, nous revient-il, sont également libellés dans le même sens.
De fait, les deux organes essentiels de l’UNATROT ont dépouillé les membres de leur pouvoir régalien de contrôle, et tous les pouvoirs sont manifestement entre les mains des membres du Bureau Directeur National et des sections. « Par ailleurs, on dénombre parmi ces délégués ou membres des sections, de simples conducteurs et chargeurs des marchandises aux véhicules qui, statutairement, ne sont pas habilités à adhérer à l’UNATROT parce ce qu’ils ne sont pas transporteurs. Cette réalité met le Président de l’UNATROT en posture de chef d’entreprise », dénoncent les frondeurs.
Au demeurant, une solution consensuelle est presqu’impossible, en tout cas, compliquée et la sortie de crise à l’UNATROT n’est pas pour si tôt. A moins d’un sursaut de part et d’autre…