La Société bénino-togolaise de chirurgie digestive (SBTCD) et la Société togolaise d’urologie (STU) seront en congrès conjoint ce vendredi 2 décembre à Lomé. En prélude à ce rendez-vous de partages d’expériences en matière chirurgicale, le comité d’organisation présidé par Prof David Ekoue Dosseh, a organisé un workshop sur la célioscopie encore appelée laparoscopie ou vidéochirurgie. C’était ce jeudi à la clinique Biasa, au profit des étudiants togolais et béninois en chirurgie.
Bien-fondé du congrès des chirurgiens
« Pendant plusieurs années, la chirurgie était un peu le parent pauvre des grandes institutions qui s’occupent de la santé en Afrique. L’accent a été mis essentiellement sur les soins de santé primaires. C’est depuis quelques années, surtout avec l’avènement de la Covid-19 qu’on a commencé à prendre conscience de la nécessité de renforcer les infrastructures de soins, les différentes disciplines comme la chirurgie en termes d’équipements, de formation afin que la qualité des soins puisse être apportée aux patients », a relevé Prof David Dosseh, par ailleurs Président de la SBTCD.
« Ce genre de rencontre entre chirurgiens est vraiment important parce que ça permet justement à des spécialistes de la discipline chirurgicale de se retrouver avec des expériences différentes et de les partager. Ça permet de renforcer les praticiens que nous sommes, à partir des expériences des autres collègues, d’échanger et de renforcer ainsi les compétences pour de meilleures prestations de soins aux patients », a ajouté David Dosseh.
Workshop sur la laparoscopie
Ce workshop est un « atelier pratique qui permet à de jeunes chirurgiens de travailler sur quelque chose de spécifique ». Et pour cette année, il a été retenu la céliochirurgie encore appelée chirurgie laparoscopique ou en termes simples vidéochirurgie. Cette technique nouvelle aurait fait son apparition au Togo depuis environ une dizaine d’années, mais existe dans plusieurs pays d’Afrique à des degrés divers.
Le choix de ce workshop a été porté sur la clinique Biasa parce que disposant d’un centre de simulation dont l’appareil fondamental est le simulateur. En français facile, il s’agit d’une représentation factice de l’abdomen humain…« Les jeunes chirurgiens vont apprendre les gestes de base en céliochirurgie », par exemple « comment on tient la camera, introduit les trocarts, déplace les pinces dans le ventre tout en regardant l’écran de télévision qu’on appelle le moniteur », a souligné Prof Dosseh.
De l’importance du simulateur
A en croire David Dosseh, le simulateur est aujourd’hui « indispensable, incontournable dans tout centre de formation chirurgicale qui veut vraiment faire en sorte que les jeunes chirurgiens puissent acquérir les bons gestes, les compétences requises en matière de chirurgie laparoscopique ». Il permet « d’apprendre les gestes et de les pratiquer suffisamment avant d’aller travailler sur le vivant ».
« Il y a des gestes qui sont parfois difficiles et lorsqu’on décide d’opérer d’emblée un être humain sans avoir pris la peine d’apprendre sur le simulateur, cela peut avoir parfois des conséquences fâcheuses (…) C’est l’intérêt de cet appareil qui permet de travailler comme on était sur un corps vivant. Quand on se trompe sur le simulateur, ce n’est pas grave ; mais on peut ainsi améliorer ses compétences une fois qu’on a la bonne gestuelle. On peut ensuite aller pratiquer les mêmes gestes sur l’être humain vivant et ainsi performer davantage et améliorer ses compétences », a vanté Prof Dosseh.