L’Union nationale des transporteurs du Togo (UNATROT) est en crise depuis quelque temps, c’est un secret de Polichinelle. Mais c’est dans ce contexte que se tient le 3 mai prochain son congrès électif pour l’élection d’un nouveau bureau devant la conduire pour les prochaines années. Un groupe de transporteurs dénommé « Progrès Transport » a tenu à tirer la sonnette d’alarme devant les signaux obscurs, à moins de trois mois de cette échéance fatidique. Il était en conférence de presse ce mercredi, à l’Hôtel Enyo sis à Togblekopé.
« Dénoncer la gestion calamiteuse du Président sortant Marcelin Amah Aklesso », « alerter l’opinion sur les menaces qui pèsent sur la profession de transporteur », « jeter les bases du congrès pour que le nouveau bureau puisse prendre en compte les vrais problèmes ». Ce sont là les objectifs visés par cette sortie, à en croire le chargé de communication de ce groupe, Abdoulaye Gounteni.
« (…) De sombres nuages planent à l’horizon et menacent dangereusement l’organisation et le déroulement pacifique de ce rassemblement, mettant ainsi en péril l’avenir de l’UNATROT. Le congrès, qui se profile à l’horizon, va se dérouler contrairement aux traditions statutaires qui régissent le fonctionnement de notre syndicat depuis sa création en 1964. Le bureau sortant, avec à sa tête le Président national El Hadj Aklesso Amah, s’apprête une fois encore à sortir du cadre statutaire en vigueur pour imposer un bureau illégitime et illégal à l’UNATROT. Des magouilles sont actuellement en préparation pour instaurer une présidence régionale tournante à la tête de l’UNATROT, ce qui est contraire à nos statuts », a alerté ledit groupe, dans la déclaration liminaire.
« En sus de cette basse manœuvre parmi tant d’autres, l’organisation du congrès électif dans les conditions actuelles est totalement illégale et illégitime », pestent ces membres de l’UNATROT, informant que « depuis plus de trois ans au moins voire cinq ou dix ans pour certains, les mandats des bureaux des sections préfectorales et des bureaux régionaux sont arrivés à forclusion et doivent être renouvelés avant le congrès électif du 3 mai prochain. Car ce sont les délégués des sections qui élisent le bureau national ».
Face à ces signaux, ces transporteurs dénoncent « avec vigueur ces tentatives malveillantes pour torpiller l’avenir de [leur]syndicat et lui imposer un homme de paille chargé de continuer la politique de mauvaise gestion instaurée depuis dix ans par le bureau sortant ; une politique faite de délitement de [leur] syndicat et de détournement de ses biens au profit d’intérêts privés inavoués », exigent « de tous les acteurs de se conformer aux textes en vigueur conformément à l’Assemblée générale statutaire qui s’est déroulée à Atakpamé le 9 septembre 2014 », lancent « un appel pressant au Président national sortant El Hadj Shérif Aklisso Amah de se ressaisir pour éviter à l’association qu’il a eu à diriger pendant les dix dernières années, de sombrer totalement » et lui demandent de «revenir au bon sens et à la légalité, en organisant les élections dans les sections préfectorales dans les plus brefs délais ». Ils exhortent également les autorités à « agir vite afin d’arrêter la spirale infernale dans laquelle l’UNATROT est plongée depuis dix ans ».
« Progrès Transport », c’est en fait le groupe de transporteurs qui faisait la fronde, depuis quelque temps, au Président national Marcelin Amah Aklesso en place depuis 2012 et qu’ils accusent de gestion calamiteuse. Inactivité de l’UNATROT, non-assistance des transporteurs, népotisme, opacité dans la gestion des fonds…ce sont là les maux dont ils accusent ce dernier.
« L’avenir de l’UNATROT est en jeu. Il est temps de moderniser ce syndicat afin qu’il participe pleinement au développement du Togo, comme le font ses voisins du Niger et du Burkina Faso », lancent les frondeurs.