Agbéyomé Kodjo perd son immunité parlementaire. Cette protection à lui conférée par son statut de député élu lors des législatives du 20 décembre 2018, vient de lui être enlevée ce lundi 16 mars par les députés réunis en séance plénière à l’Assemblée nationale.
Le vote, secret, s’est soldé par les résultats suivants : quatre-vingt (80) pour, deux (02) contre et huit (08) abstentions, sur quatre-vingt-dix (90) votants sur quatre-vingt-onze (91) inscrits.
« Permettre au député de se défendre devant la justice », a justifié la Présidente de l’Assemblée nationale.
La séance, entre-temps suspendue pour des concertations entre les différents groupes parlementaires et consignes de vote, s’est déroulée en présence des ministres de la Justice Pius Agbétomey et des Droits de l’Homme Christian Trimua, qui représentaient le gouvernement.
C’est manifestement la fin d’une procédure initiée depuis le 9 mars 2020, avec la saisine de la Présidente de l’Assemblée nationale, Mme Yawa Dzigbodi Tsegan par le Procureur de la République Essolizam Poyodi, requérant la levée de l’immunité parlementaire d’Agbéyomé Kodjo.
Trouble à l’ordre public, mise en danger de la sécurité nationale, actes subversifs, troubles aggravés à l’ordre public, diffusion de fausses nouvelles, dénonciations calomnieuses, atteinte à la sécurité intérieure de l’Etat, telles sont les charges retenues contre lui par le ministère public.
Convoqué pour le mercredi 11 mars devant une commission spéciale mise en place et présidée par Meïmounatou Ibrahima, le député du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) s’était fait représenter par un collègue de son parti, comme l’y autorisent les dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée nationale. Le rapport établi à l’occasion a été transmis à la conférence des présidents qui l’a adopté au cours d’une séance tenue vendredi 13 mars dernier et transmis en plénière qui a eu lieu ce lundi.
Le pouvoir en place parvient ainsi à ses fins, à savoir déchoir Agbéyomé Kodjo de son immunité parlementaire pour le poursuivre judiciairement, l’arrêter et l’emprisonner. Avec la levée de cette immunité, le régime s’est tracé la voix pour.