Dans le cadre de la Journée mondiale de la population célébrée le 11 juillet dernier et la continuité des activités commémoratives au Togo, une conférence virtuelle via l’application Zoom a été organisée ce vendredi 17 juillet, conjointement par le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) Togo et la ministre de la Planification, du Développement et de la Coopération, ce vendredi, sur « La situation des violences basées sur le genre (VBG) au Togo ». Cette rencontre qui a connu la participation des deux premières responsables, la Représentante-Résidente Mme Josiane Yaguibou et la ministre Mme Tignokpa Demba, de même que celle de la Coordinatrice du Groupe Femme Démocratie et Développement (GF2D) Mme Adoude Tounou, entre autres, a permis de faire l’état des lieux des VBG au cours des deux premiers trimestres 2020 au Togo et mis en lumière le rôle salvateur des structures de prise en charge des cas de violences basées sur le genre.
Huit cent vingt-quatre (824), c’est le nombre total de victimes prises en charge durant cette période par les centres d’écoute et de conseils, à raison de quatre cent trente-trois (433) pour le premier trimestre et trois cent quatre-vingt et onze (391) pour le second. Dans les détails, il y a eu six cent quatre-vingts (680) femmes et cent quarante-quatre (144) hommes. Au premier trimestre, il a été enregistré trois cent cinquante (350) femmes victimes de VBG contre quatre-vingt-trois (83) hommes, et au second trois cent trente (330) femmes pour soixante et un (61) hommes.
Comparé à 2019, le total des cas de 2020 est parti pour être moindre. En rappel, c’étaient mille neuf cent trois (1903) victimes qui avaient été enregistrées pour toute l’année, à raison de mille six cent vingt-six (1626) femmes et deux soixante-dix-sept (277) hommes. En 2018 et en 2017, les victimes étaient respectivement de mille neuf cent quatre-vingt-dix-huit (1998) à raison de mille sept cent quatre-vingt-deux (1782) femmes et deux cent seize (216) hommes, et de mille neuf cent (1900) à raison de mille six cent quatre-vingt-dix-sept (1697) femmes contre deux cent trois (203) hommes.
Cette baisse relative des fréquentations est expliquée par une combinaison de facteurs : les restrictions de mouvements induites par les mesures gouvernementales de lutte contre la pandémie du coronavirus, la peur de sortir de chez soi, de visiter les services, y compris les centres d’écoute, la faible culture de dénonciation des VGB et l’absence des mécanismes d’alerte et de signalement.
Qu’à cela ne tienne, le rôle fort utile joué par ces centres d’écoute et de conseils qui ont continué, malgré le contexte hostile de crise sanitaire et les restrictions induites, à prester, a été mis en exergue. « Les acteurs des centres d’écoute méritent d’être félicités et encouragés pour leur disponibilité à continuer à assurer le service », relève le rapport de situation, et de recommander que ces structures soient « préservées, renforcées, étendues à toutes les préfectures et diversifiées dans leurs offres de services ».
Au nombre de quinze (15) répartis sur toute l’étendue du territoire national, les centres de prise en charge (13 d’écoute et 2 de prise en charge des enfants victimes de violences sexuelles et de prise en charge psychologique) offrent un paquet de services dans les domaines de la prévention (informations, conseils, sensibilisation…), de l’assistance psychologique (entretien avec la victime, le mis en cause et les tiers…), de l’assistance juridique (consultation juridique, facilitation des démarches administratives, facilitation de l’accès aux droits et à la justice, etc.) et de l’assistance économique et matérielle (appui financier et matériel).
Les VBG sont de diverses formes : physique, plus visible et se manifestant par des coups, blessures, fractures ; psychologique, sous une forme verbale ou non-verbale (dénigrement, humiliation, attaques verbales, scènes de jalousie, menaces, contrôle des activités, tentatives d’isolement des proches et des amis pouvant aller jusqu’à la séquestration) ; sexuelle, sans consentement et/ou sous la contrainte ; économique (privation de moyens ou de biens essentiels, contrôle ou spoliation) ; institutionnalisée (mariage précoce/forcé, rapt, échangisme, lévirat, sororat, rites humiliants/dégradants du veuvage, prostitution forcée, polygamie forcée).