La cherté de la vie et son effet principal qui est l’inflation constituent la préoccupation du moment sur le plan social. Syndicaliste, défenseur des droits humains et acteur de la société civile, Antoine Ayao Gbandjou s’est prononcé sur le sujet et propose des pistes d’actions pour endiguer le phénomène, du moins l’atténuer.
« Après l’augmentation des prix des produits pétroliers (le 29 mars dernier), le gouvernement a procédé à la suspension de la TVM (Taxe sur les véhicules à moteur, pour les véhicules de transports de marchandises et de personnes à usage commercial, en vue d’atténuer l’impact de l’inflation, Ndlr). Mais vous aurez constaté que ça n’a pas d’effet sur la vie des populations », a-t-il relevé. Pour lui, il faut aller au-delà et il énumère certaines pistes de solutions.
« Aujourd’hui il est question qu’on revoie l’ensemble des taxes qui interviennent dans la ligne de consommation d’un certain nombre de biens. De la douane à l’OTR, on doit revoir ces taxes-là », a indiqué le Secrétaire Général du Syndicat des vendeurs de matériaux de construction du Togo (SYVEMACOT) et de la Fédération des travailleurs du bois et de la construction (FTBC).
« Il faut supprimer tout simplement les péages pour une période donnée ou bien les réduire pour l’ensemble des transporteurs. On ne va pas sérier les véhicules de transport en commun et les personnels », suggère en outre celui qui est également Secrétaire Exécutif du Fonds de solidarité pour la promotion des droits syndicaux, humains et le développement économique, social et culturel (FONDESC).
Pour lui, il faut « aborder d’une manière globale et durable la problématique de la cherté de la vie », et de proposer « une revalorisation des salaires ». Autre piste énumérée, la nécessité d’« injecter de l’argent au niveau de l’agriculture, des services de biens de production locale pour pouvoir booster un peu l’emploi au niveau de la jeunesse ».
Autre action et non des moindres, la réouverture des frontières. « La fermeture des frontières a un lien fondamentalement avec la cherté de la vie, je dirai même que c’est l’une des causes principales», croit dur comme fer Ayao Gbandjou, fustigeant au passage les nombreux « faux frais » payés par les commerçants et qu’ils se voient contraints de répercuter sur les prix à la consommation des marchandises. « Le mieux, c’est de faire qu’il y ait une liberté de circulation des produits de façon beaucoup plus claire et transparente en ouvrant les frontières et en revoyant les procédures », indique Ayao Gbandjou.