Le Togo a-t-il la possibilité d’améliorer les conditions de vie de ses détenus ? Peut-on prévenir l’entrée des jeunes en conflit avec la loi ? Que faut-il faire pour améliorer les chances de réinsertion des détenus, notamment les jeunes en conflit avec la loi ? Ce sont là les questionnements importants ou défis auxquels a tenté de répondre la journée de réflexion annoncée (lire ici : ..) organisée par l’Union chrétienne des jeunes gens (UCJG), Young men’s christian association (YMCA) ce vendredi 19 mars à l’Hôtel Mémorial autour d’un film documentaire sur la situation des jeunes en conflit avec la loi.
« Ce film documentaire est la synthèse de ce que nous faisons, avec les détenus, les ex-détenus et les jeunes à risque. Ca nous permet de faire un gros plan sur la situation que vivent les détenus aujourd’hui et pour faire un plaidoyer pour l’amélioration de leurs conditions de détention, mais aussi chercher comment amener l’autorité publique à renforcer les efforts pour que les jeunes qui sont dans les communautés, à risque donc, puissent savoir se comporter pour ne pas tomber dans la délinquance », a déclaré le Secrétaire Général de l’UCJG-Togo tenant lieu de Directeur Exécutif Gérard Kokou Atohoun.
« Ce que nous demandons au gouvernement, c’est juste l’amélioration des conditions de détention. Aujourd’hui quand vous voyez dans les prisons, il y a la surpopulation carcérale, le problème d’accès rapide à la justice, celui d’alimentation et le problème lié aux logis mêmes des détenus. Notre préoccupation, c’est comment amener le gouvernement à faire plus d’efforts pour que les détenus puissent être dans les conditions plus normales de détention, dans la dignité humaine, ce qu’on peut améliorer pour que ceux qui sont en détention aujourd’hui puissent être vus comme des hommes et à leur sortie, être réinsérés aussi dans la communauté », a-t-ajouté.
Prévention de la délinquance par l’apprentissage d’un métier, accès à de bonnes conditions de détention et à la justice, accompagnement des détenus libérés pour une bonne réinsertion. Ce sont là les problématiques abordées dans le film-documentaire, mais aussi des défis à relever. D’une durée de 30 min, le documentaire rapporte des aveux de jeunes ex-détenus sur leurs vicissitudes, mais aussi les soutiens importants reçus de la part d’YMCA pour leur réinsertion socioéconomique, leur gratitude, les témoignages sur les états de services et la bonne image de l’ONG chrétienne au sein de l’opinion, les difficultés et besoins de moyens de l’UCJG pour la poursuite de ces actions salvatrices, des interventions des autorités publiques et autres acteurs de la société civile intervenant en milieu carcéral. Le film et les échanges autour visent à faire entre dans l’univers carcéral en général et celui des jeunes à risque en particulier en vue des solutions pérennes.
Entre autres problématiques, un panel animé par Thierry Waki, le Directeur Exécutif de l’association MAREM (Mouvement d’actions pour la réinsertion des enfants marginalisés) qui s’occupe de ceux qui sont communément appelés « enfants de la rue », a permis de noter qu’ils sont environ cent quarante-cinq (145) enfants à y entrer et à peine quarante-huit (48) à en sortir grâce aux actions diverses des ONG. Mettre l’accent sur la prévention, mettre en place un dispositif d’accompagnement individuel et collectif des jeunes, sensibiliser sur les dispositifs de vie harmonieuse, renforcer les compétences éducatives des familles, ce sont là quelques pistes de solutions évoquées par l’orateur.
Regroupant les acteurs de la chaine pénale, entendu l’administration pénitentiaire, les magistrats, des représentants de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), des ambassades et autres acteurs de la société civile intervenant sur les questions des droits de l’Homme et particulièrement des détenus, cette rencontre était l’occasion pour le Directeur de l’Administration pénitentiaire et de la réinsertion (DAPR), Idrissou Akibou, de partager avec les participants les difficultés rencontrées dans la gestion des détenus avec la nouvelle donne de la crise sanitaire, mais aussi les défis à relever. Par sa présence, il entend ainsi accompagner l’UCJG qui intervient en milieu carcéral et notamment au profit des jeunes depuis une quinzaine d’années, en vue de faire un plaidoyer pour une amélioration des conditions de détention et de réinsertion socioéconomique.