La canne blanche est entourée de toutes sortes de rumeurs ou de préjugés au sein de la société, les utilisateurs parfois pris pour des sorciers. Au cours de la séance de sensibilisation organisée par l’Association des personnes handicapées visuelles pour la contribution au développement (AHVCD) vendredi dernier au Lycée Moderne d’Adidogomé 1 sur le handicap visuel, son Vice-président de l’association a balayé du revers de la main tous ces racontars.
« La plupart du temps, les gens ont l’impression qu’il s’agit d’un bâton magique qui permet aux personnes handicapées visuelles de se déplacer. Il y a même des gens qui disent que lorsque nous nous approchons des obstacles, il y a une électricité qui nous attire et donc nous pouvons savoir qu’il y a un obstacle (…) Il n’y a rien de spirituel, comme les gens aiment à le dire», a indiqué Emmanuel Aziakesse, dans son exposé sur la canne blanche qui existe sous deux couleurs, la blanche pour les non-voyants et la jaune pour les malvoyants.
«Il y en a même qui vont jusqu’à dire qu’il y a un 6e sens. Peut-être qu’il y aura un huitième ou dixième sens, je ne sais pas, mais ça n’existe pas. Laissez-moi vous dire que c’est faux, ça n’existe pas », a insisté M. Aziakesse, faisant l’historique de la canne blanche inventée par la franco-belge Guilly d’Herbemont et une démonstration de son utilisation basée sur la technique de la mobilité.
« La personne handicapée visuelle, accompagnée de son intuition et utilisant sa canne blanche, se met un tout petit peu à l’aise et surtout lorsque les trottoirs sont taillés à sa mesure, la facilité est là (…) Parfois même, vous aurez tendance à croire que cette personne est en train de voir ; c’est pourquoi on nous appelle parfois des sorciers ou encore des magiciens. C’est tout juste cette volonté de mieux faire et faire au même titre que les personnes voyantes non handicapées », a précisé le Vice-président de l’AHVCD.
« Avec ce bâton, une personne handicapée visuelle peut se sentir tout à fait à l’aise et sortir plus ou moins de la dépendance », ajoute Emmanuel Aziakesse, confiant qu’avec cette canne, lorsqu’il était sur les bancs de l’école, il quittait le Centre des aveugles de Kpalimé et allait au Collège Protestant à 3 km tout seul et faisait de même à Lomé où il a poursuivi les études au Collège Protestant.
Profitant de l’occasion, il a donné des conseils aux élèves, les appelant à se protéger des maux d’yeux tels le glaucome et la cataracte qui seraient héréditaires, « pour que la déficience visuelle diminue progressivement dans notre cité ».